Salaire écrivain de l'année 2019
Combien est-ce que j’ai gagné 2019 avec mes livres ?
On regarde en détail mes revenus d’auteur et les sommes que me rapportent mes romans en autoédition.
Début 2019, je vous parlais de mes objectifs de l’année, qui étaient : publier 1 roman par mois pendant un an, enregistrer un audiobook et faire traduire un de mes romans. Nous voilà à la porte de 2020, me suis-je tenue à mes objectifs ? Et quels chiffres vais-je vous sortir du chapeau pour dresser le bilan de cette année ? Allez, on regarde tout ça.
Publier un roman par mois pendant un an
Objectif atteint ! Il a fallu de la discipline, c’était laborieux au début, c’est devenu de plus en plus facile, au point que j’ai décidé de renouveler l’expérience (en pire) pour l’année prochaine. J’ai finalement pris un rythme de 5000 par jour, si au début il me fallait toute la journée pour les atteindre, parfois même une journée ce n’était pas suffisant, j’ai fini par m’y faire avec grand plaisir et maintenant j’écris 5000 mots en 1h30 environ.
C’est le résultat d’un an et demi d’écriture quotidienne. Le cerveau a pris l’habitude d’écrire, j’ai pris l’habitude de me préparer avant de me lancer dans une séance d’écriture (je me lance rarement sans savoir sur quoi je vais écrire) et tout roule ! 5 000 mots est maintenant mon quota minimal par jour, je peux pousser jusqu’à 10 000 si j’en ressens l’envie.
Enregistrer un livre en audiobook
Non atteint ! J’avais grandement hésité à me lancer dans l’enregistrement d’un audiobook avec ma propre voix car je voulais m’essayer à la discipline. Néanmoins, suite aux retours d’une collègue autrice qui a fait enregistrer ses romans en audiobook, le marché français n’est pas très important sur ce sujet (je parle des romans de fantasy, sur les romans de développement personnel, ça cartonne). Du coup, je me tourne plutôt vers un enregistrement audiobook directement en anglais, à destination des divers marchés amazon anglophones.
Autre point important qui fait que j’ai mis beaucoup de temps à prendre une décision à ce sujet : il n’est pas possible, sur le marché français, en tant qu’auto-édité, d’enregistrer son audiobook soi-même et de le publier soi-même. Il faut passer par une maison d’édition ou par des professionnels de la narration. C’est possible de le faire sur le territoire américain en tant qu’auto-édité, mais pas encore en France (pour des raisons de qualité très certainement).
Il faut avoir au minimum trois enregistrements à son actif en tant qu’indépendant pour pouvoir publier tout seul de ce que j’ai saisi (et il faut donc quoiqu’il arrive passer par une maison d’édition pour les trois premiers). Du coup, comme ce n’était pas dans mon idée de passer par un tiers pour ça, j’attendais l’ouverture de ma maison d’édition également. Cette ouverture s’est faite en même temps que les retours de chiffres de ma collègue, j’ai donc décidé de m’intéresser directement au marché anglophone pour ce point.
Faire traduire mon roman
Alors, plus précisément, l’idée était de m’installer dès 2019 sur les marchés anglophones, néanmoins après réflexion, j’ai commencé par un marché plus petit, histoire de faire plein de bêtises et j’ai commencé avec l’Italie. J’ai largement réussi à cumuler les erreurs, mais pas à percer très fort sur ce marché. Mes romans sont maintenant en cours de traduction pour les marchés anglophones et germanophones, j’irai sur ces marchés avec une stratégie de publication très différente et on verra les résultats pour les 3ème et 4ème trimestres de 2020 puisque pour l’instant, j’attends les traductions.
Je dirais que du coup, l’objectif est atteint d’une certaine manière : j’ai fait traduire et je me suis publiée à l’étranger. Mais pas sur le marché anglophone. Je suis par ailleurs très heureuse de ne pas m’être lancée sur un marché aussi important qu’Amazon.com en premier lieu, parce que je pense que j’aurais fait les mêmes erreurs et que je me serais “grillée” sur ces marchés.
Aller à la rencontre des lecteurs
J’avais aussi parler de mon envie de partir rencontrer les lecteurs dans différentes villes de France.
C’est quelque chose que je n’ai pas fait en 2019, mais que je débute en 2020 avec le programme suivant : Lyon, Strasbourg, Paris, Lille, Bordeaux, Toulouse… pour les dates déjà arrêtées. Si je ne l’ai pas mené à bien en 2019 c’est déjà que je ne pensais pas avoir le lectorat suffisant pour que des gens aient envie de me rencontrer, ensuite parce que je n’avais pas de voiture jusqu’à juillet, vivant en région parisienne, ce n’était pas nécessaire, mais c’était problématique pour se déplacer un peu partout.
Et enfin, quand j’ai enfin fait l’acquisition d’une voiture, c’était en vue de déménager au fin fond de la France (j’ai nommé : la Dordogne). Depuis, je me suis bien installée, le rythme est tranquille et j’ai pu me dégager du temps pour planifier des rencontres avec les lecteurs dans différentes villes de France. J’ai hâte de démarrer ça !
Combien gagne un écrivain ? Bilan des ventes !
J’ai une estimation des revenus globaux pour l’année 2019, car le mois de décembre n’est pas tout à fait fini et je n’aurai les chiffres définitifs KDP qu’à mi-janvier. Bon allez, plongeons dans une liste de chiffres et de statistiques débiles.
- Statistique débile numéro 1 : j’ai écouté Spotify pendant 74 581 minutes en 2019 soit 1 243 heures soit environ 52 jours sans dormir (ouais, 52 jours d’affilée) et si on se dit que quand même, la nuit, je dors et sans musique, ça représente 77 jours d’écoute du matin au coucher. Et sur ces 1 243 heures, instant confession : 325 heures ont été consacrées à écouter du Shawn Mendes (parce que bon vous vous doutez bien que j’étais en pleine névrose Shawn Mendes quand j’ai sorti Archibald Skye…, si si ceux qui l’ont lu ont compris).
- Deuxième du top des artistes écoutés en 2019 : Lindsey Stirling. Spoiler Alert : j’écoute encore plus de musique depuis que j’ai déménagé au fin fond de la Dordogne, 2020 sera bien pire en termes d’écoute Spotify (mais bon on essayera de varier les genres…)
- j’ai publié au cours de l’année un total de 12 romans soit 1 156 071 mots
- mais j’ai écrit un peu plus de mots que ça pour mes romans puisque j’ai de l’avance sur le planning 2020, je comptabilise 1 514 632 mots
- j’ai échangé 15 696 emails avec des lecteurs/lectrices, auteurs/autrices au cours de l’année
- j’ai vendu 1720 exemplaires papiers, 19 362 ebooks, j’ai eu 17 778 575 pages lues dans l’abonnement Kindle, j’ai revu la moyenne de pages normées Kindle (plutôt à 450 qu’à 500 maintenant), ça représente donc environ 39 507 livres lus intégralement dans l’abonnement Kindle, soit un total de 60 589 livres empruntés/achetés pour l’année 2019
- en termes de revenus, je terminerai a priori à 152 988 euros brut pour l’année 2019, j’étais à 4500 euros le mois en janvier 2019, je suis à 23 000 euros environ pour le mois de décembre 2019.
J’ai également fait d’extraordinaires rencontres au cours de l’année, qu’elles soient IRL comme on dit, ou virtuelles. J’ai la chance d’être extrêmement bien entourée. Certaines personnes pensent que tout le travail, je le fais toute seule. Alors, certes, au début de l’année 2019, nous étions peu nombreux : il y avait moi et ma merveilleuse graphiste/correctrice et qui avait même toutes les casquettes de la planète. Depuis, l’équipe s’est grandement étoffée : deux assistantes, bientôt trois, une correctrice, deux graphistes, des traducteurs, des correcteurs de traduction et tout ce qu’il faut pour ouvrir une entreprise : avocats, juristes, expert-comptable, informaticien. Ils font tous un travail formidable et c’est extraordinaire de travailler avec des personnes comme eux.
Mon salaire écrivain en 2019
Ce que je retiens de cette année 2019, c’est que la persévérance paie. Bien sûr, j’ai énormément de chance, mais il y a aussi beaucoup de travail derrière cette chance. Ne pas lâcher, écrire tous les jours quoiqu’il arrive (ou presque, si j’ai envie de partir en randonnée toute la journée, je pars hein 🙂 je ne me mets pas non plus des contraintes astronomiques dans ma vie), garder ses valeurs intactes et ne pas transiger sur ce sujet : ça paie.
Je ne fais pas ce métier pour l’argent, je rêvais de gagner 1500 euros avec et évidemment en 2019, toutes mes attentes ont été largement dépassées. Cela me permet de rêver à de nouveaux objectifs 2020, cela me permet de montrer la voie à d’autres auteurs.
Je retiens également un mot important de cette année 2019 : gratitude. Gratitude pour toutes les personnes qui me suivent, me soutiennent, m’encouragent d’un petit mot, laissent des commentaires sur les pages Amazon de mes livres. Gratitude pour les chroniqueuses et chroniqueurs, qui font un travail formidable pour promouvoir mes livres et faire passer le mot. Gratitude pour toutes les personnes qui m’accompagnent au quotidien. Gratitude pour les auteurs qui viennent discuter avec moi, gratitude pour les lecteurs qui m’envoient des messages merveilleux. Gratitude pour ma meilleure amie exceptionnelle (oui, oui, il fallait bien que je case un petit mot à son sujet ici aussi, histoire de la faire rougir ou de l’agacer un peu, comme elle déteste ça…).
Les objectifs 2020 sont prêts, ils sont démentiels, j’ai commencé à me plonger dans la réalisation de certains, je suis excitée comme une puce à l’idée de cette année qui s’annonce, à l’idée des obstacles qu’il faudra surmonter, des nouvelles choses qu’il faudra apprendre, des erreurs que je vais faire. Si, si, vous avez bien lu, je suis excitée à l’idée de mes futures erreurs. Parce que quand on se trompe, quand on trébuche, on apprend. Et j’adore apprendre.
Prenez le temps de regarder derrière vous de temps en temps et de vous féliciter pour ce que vous avez appris et accompli. La vie passe vite, on a souvent la tête dans le guidon, on a l’impression que les choses ne bougent pas au rythme où on le veut. Mais quand on jette un coup d’œil en arrière, on peut voir le chemin parcouru. Prenez le temps de vous féliciter. Vous l’avez bien mérité.
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Expériences et interviews
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